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L’Ukraine, terrain d’affrontement avec le Rassemblement national pour Macron et Attal

La cause de l’agriculture française, en pleine semaine du salon, aurait dû ouvrir la séance des questions au gouvernement, mardi 27 février, à l’Assemblée nationale. Contre toute attente, ce sont les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur l’Ukraine, tenus la veille au soir, qui ont animé l’Hémicycle. « Il n’y a pas de consensus, aujourd’hui, pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol », avait déclaré, lundi soir, le chef de l’Etat, à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, qui se tenait à l’Elysée. « Mais en dynamique, rien ne doit être exclu », avait-il ajouté, assumant une « ambiguïté stratégique ».
En évoquant pour la première fois l’envoi de troupes en Ukraine, le président de la République « a franchi une étape supplémentaire vers la belligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70 millions de Français, et plus particulièrement sur nos forces armées déjà déployées à l’est de l’Europe », s’est emportée Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN). « On me dit que c’est dans l’intérêt de l’humanité. Mais quel est donc ce droit divin qui a fait de la France le soldat de toutes les justes causes dans le monde, alors que le seul empire mondial existant, les Etats-Unis, s’y refuse à leur endroit ? », a ironisé la députée du Pas-de-Calais, citant François Mitterrand.
« Vous attendiez la première occasion pour rappeler les vraies fidélités qui sont les vôtres [et] « montrer le vrai visage qui est le vôtre », lui a rétorqué le premier ministre, Gabriel Attal, revenu du Salon de l’agriculture pour contre-attaquer. « Quand on lit les enquêtes qui sont réalisées, [comme celle du Washington Post, le 30 décembre dernier, accusant le RN de liens persistants avec Moscou en vue d’affaiblir le soutien à l’Ukraine], il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, a-t-il poursuivi. Je parle de vous et de vos troupes, Mme Le Pen. »
Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, avait qualifié le RN de « parti de l’étranger », une semaine plus tôt. « C’est manifestement le parti de la Russie », avait-il dit accusateur, sur France Inter, le 18 février. « Il y a seulement deux ans (…) vous défendiez une alliance militaire avec la Russie », a encore rappelé le chef du gouvernement à Marine Le Pen, dans une réponse particulièrement longue. « Si vous aviez été élue en 2022, on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens, c’est ça la réalité », a-t-il asséné.
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